Le cancer est latent dans la majorité des cas. C’est dire l’intérêt d’un dépistage à partir de 50 ans ou 45 ans en cas d’antécédents familiaux.
Trois examens permettent le diagnostic:
– Le toucher rectal.
– Le dosage sanguin du PSA.
– IRM de la prostate permettant de déceler des lésions cibles spécifiques.
Les autres circonstances de découverte sont les troubles urinaires: difficultés, envies fréquentes diurnes et nocturnes, douleurs ou brûlures mictionnelles et plus rarement hématurie initiale ou hémospermie.
Parfois infections urinaires, prostatite, peuvent faire découvrir la maladie.
Les douleurs osseuses peuvent être révélatrices de métastases.
Les douleurs lombaires notamment, plus rarement phlébite des membres inférieurs, rétention d’urine, voire insuffisance rénale avec dilatation des cavités rénales à l’échographie.
Enfin la dernière éventualité est la découverte de cellules cancéreuses prostatiques après intervention chirurgicale pour adénome de la prostate, résection endoscopique ou ablation de l’adénome par voie abdominale.
– Le toucher rectal permet de retrouver une zone d’induration ou une prostate dure dans sa globalité ou sur un lobe car le cancer se développe sur la prostate périphérique accessible au toucher rectal dans 70 à 80% des cas. Cependant il existe des formes de prostatite chronique qui peuvent donner le même aspect. D’autre part dans 20% des cas il existe des cancers de prostate avec toucher rectal normal.
– Le dosage du PSA doit être pratiqué à distance du toucher rectal. Son taux varie de 0 à 4 ng/ml. C’est une glycoprotéine qui reflète l’activité biologique de la prostate. On le retrouve en grande quantité dans le liquide séminal. Il n’est pas spécifique du cancer et peut être augmenté en cas de prostatite ou d’hypertrophie bénigne. Lorsque son taux est situé entre 4 et 10, on dose la rapport PSA libre sur PSA total. Celui-ci doit être supérieur ou inférieur à 15 ou 20%. Dans ce dernier cas, un doute existe et il faudra recourir à des biopsies de prostate en l’absence de prostatite. En effet le taux de PSA libre circulant dans le sang diminue au profit du PSA complexé en cas de cancer.
On utilise aussi la vélocité du PSA.
C’est l’augmentation moyenne annuelle du PSA au cours de dosages successifs. La vélocité est supérieure à 0,75 ng par ml et par an en cas de cancer.
La densité du PSA c’est le rapport entre le PSA et le volume prostatique. Lorsqu’il est supérieur à 0,15 un doute existe et des biopsies peuvent être envisagées.
Ainsi une grosse prostate adénomateuse peut engendrer une augmentation du PSA alors qu’une petite prostate adénomateuse ou non avec un PSA augmenté est fortement suspecte en l’absence de prostatite.
Enfin le PSA peut augmenter avec l’âge. Il est de 0 à 2,5 entre 40 et 50 ans; 0 à 3,5 entre 50 et 60 ans. 0 à 4,5 entre 60 et 70 ans et 0 à 6,5 après 70 ans.
– Cet examen de permet de déceler des lésions cibles lorsque le PSA est supérieur à 4 et que le toucher rectal est normal. Il peut déceler ainsi des lésions cancéreuses de la prostate antérieure que l’on ne peut pas sentir au toucher rectal ceci dans 5 à 10% des cas, car le cancer se situe dans la majorité des cas dans la prostate périphérique.
Ainsi on pourra faire des biopsies de prostate ciblées dites « Biopsie de Fusion » ou l’on fusionne l’image IRM sur l’échographie de manière à pratiquer des biopsies plus précises. Grâce à ce procédé, les cancers sont décelés plus précocement et plus facilement.
L’absence de lésions cibles à l’IRM ne veut pas dire pour autant absence de cancer et des biopsies échoguidées devront être pratiquées parfois et ce malgré l’absence de lésions spécifiques.
Enfin, on peut avoir une induration au toucher rectal et confirmer par l’IRM avec lésions spécifiques, la biopsie peut ne pas révéler de cancer et simplement présenter un foyer de prostatite.
En conclusion, ces examens permettent de suspecter le diagnostic (toucher rectal, PSA, IRM). Seule la biopsie avec examen Anatomo-Pathologique permet le diagnostic dans tous les cas.